In Absentia

The photographs had existed for quite some time, but one day, the connection between them became clear: an absence, a void, something missing.

The series "In Absentia" by Matthias Koch is a silent meditation on what persists when everything seems to fade. The austere and hypnotic images capture a world emptied of its commotion, where every absence becomes a presence more vibrant than appearances themselves. This is not an inventory of deserted places, but an invitation to pause on the fragile imprint left by things and beings, as if life, in its retreat, finally revealed its depth.

Each photograph seems to say: "Look at what is missing." An abandoned chair, a tired wall, light slipping over a forgotten space—nothing spectacular, yet everything breathes. These places speak of withdrawal, of quiet escape, but they are not empty. They overflow with what has disappeared, as if silence had become the most powerful voice. What Koch shows is not the visible world, but what makes it possible: a horizon of being where the visible is supported by the invisible.

In these images, time seems suspended, frozen in an in-between. It is not a bygone past that we see, but a present in tension, a fragile existence hesitating between appearance and retreat. The light, the textures, and the shadows do not merely describe; they question. They remind us that what we see is only ever part of what is, that the essential often lies in what escapes the gaze.

To look at these photographs is to experience a void that is not one. This void is not sterile absence, but fertile space, a call to project, to imagine, to feel. The places Koch immortalizes are not dead; they are waiting. They invite us to reflect not only on what is missing but also on what this absence reveals: the trace, the passage, the breath of a being that persists despite everything.

The inanimate objects, fleeting shadows, and worn walls become silent characters, bearers of a wordless narrative. It is not the things themselves that matter, but what they emanate, what they hint at. One might think of them as remnants of an abandoned world, but these images tell the opposite: they speak of a discreet permanence, of a hidden life still vibrating beneath appearances.

With "In Absentia", Koch captures something rare: the essence of a world in retreat. These photographs do not document; they question. They pose a silent question about what makes a thing "be." In this gaze focused on absence, our own presence is laid bare. For in contemplating these deserted places, we become witnesses to a mystery: that of being, fragile and elusive, yet always there.

Koch’s photographs do not capture the world as it is, but as it withdraws, in a subtle dance between presence and absence. These are images that breathe, spaces that vibrate, moments that remind us that, sometimes, what is missing says more than what is. And in this apparent void, we find a little of ourselves, face-to-face with a world that, in its retreat, invites us to see it differently.

La série "In Absentia" de Matthias Koch est une méditation silencieuse sur ce qui persiste lorsque tout semble s’effacer. Les images, austères et hypnotiques, captent un monde vidé de son agitation, où chaque absence devient une présence plus vibrante que les apparences elles-mêmes. Ce n’est pas un inventaire de lieux désertés, mais une invitation à s’arrêter sur l’empreinte fragile laissée par les choses et les êtres, comme si la vie, en s’éclipsant, révélait enfin sa profondeur.

Chaque photographie semble dire : "Regarde ce qui manque". Une chaise abandonnée, un mur fatigué, une lumière qui glisse sur un espace oublié – rien n’y est spectaculaire, et pourtant tout respire. Ces lieux parlent d’un retrait, d’une fuite discrète, mais ils ne sont pas vides pour autant. Ils débordent de ce qui a disparu, comme si le silence devenait la voix la plus puissante. Ce que Koch montre n’est pas le monde visible, mais ce qui le rend possible : un horizon d’être où le visible est soutenu par l’invisible.

Dans ces images, le temps semble suspendu, figé dans un entre-deux. Ce n’est pas un passé révolu qui nous est donné à voir, mais un présent en tension, une existence fragile qui hésite entre apparaître et se retirer. La lumière, les textures et les ombres ne se contentent pas de décrire ; elles interrogent. Elles nous rappellent que ce que nous voyons n’est jamais qu’une partie de ce qui est, que l’essentiel se trouve souvent dans ce qui échappe au regard.

Regarder ces photographies, c’est faire l’expérience d’un vide qui n’en est pas un. Ce vide n’est pas une absence stérile, mais un espace fertile, un appel à projeter, à imaginer, à ressentir. Les lieux que Koch immortalise ne sont pas morts, ils attendent. Ils nous invitent à réfléchir non seulement à ce qui manque, mais aussi à ce que cette absence révèle : la trace, le passage, le souffle d’un être qui persiste malgré tout.

Les objets inanimés, les ombres fugitives, les murs usés deviennent des personnages silencieux, porteurs d’un récit sans mots. Ce ne sont pas les choses elles-mêmes qui importent, mais ce qu’elles dégagent, ce qu’elles laissent deviner. On pourrait croire à des vestiges d’un monde abandonné, mais ces images disent le contraire : elles parlent d’une permanence discrète, d’une vie cachée qui continue à vibrer sous les apparences.

Avec "In Absentia", Koch capte quelque chose de rare : l’essence d’un monde en retrait. Ces photographies ne documentent pas ; elles interrogent. Elles posent une question silencieuse, celle de ce qui fait qu’une chose "est". Dans ce regard porté sur l’absence, c’est notre propre présence qui se trouve mise à nu. Car en contemplant ces lieux désertés, nous devenons nous-mêmes les témoins d’un mystère : celui de l’être, fragile et insaisissable, mais toujours là.

Les photographies de Matthias Koch ne capturent pas le monde tel qu’il est, mais tel qu’il se retire, dans une danse subtile entre présence et absence. Ce sont des images qui respirent, des espaces qui vibrent, des instants qui nous rappellent que, parfois, ce qui manque dit plus que ce qui est. Et dans ce vide apparent, nous retrouvons un peu de nous-mêmes, face à un monde qui, en se dérobant, nous invite à le regarder autrement.

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